Le télétravail pourrait-il pousser davantage de personnes à choisir de vivre dans des villes moins peuplées ?
Je me demandais si on allait observer un impact significatif du télétravail sur la répartition de la population. Est-ce qu'on pourrait voir un exode des grandes villes vers des zones plus rurales ou des villes de taille moyenne, maintenant que la présence physique au bureau est moins systématique ? Quels sont les freins et les leviers, selon vous ? Je pense notamment à l'accès à internet, aux services de proximité, mais aussi à un certain attachement à la vie urbaine pour des raisons sociales ou culturelles.
Commentaires (18)
C'est une question pertinente. Je pense que le télétravail a clairement accéléré une tendance de fond. Après, faut voir si c'est durable. Perso, je connais des gens qui ont sauté le pas, mais qui commencent à trouver le temps long, surtout en hiver. Le lien social, ça compte... Et puis, l'accès aux soins, c'est un vrai sujet aussi, non ?
C'est pas faux, le lien social... Mais bon, ceux qui ont vraiment besoin de voir du monde peuvent toujours se déplacer, non ? 🤔 Faut relativiser, y'a des avantages aussi à la campagne, le calme, l'espace... C'est un choix de vie. Après, pour les soins, c'est sûr que c'est un point à ne pas négliger. 🏡
Le lien social, c'est clair que c'est un truc. Mais faut voir ce qu'on appelle "liensocial". Est-ce que c'est vraiment indispensable d'être collé à ses collègues H24 ? Perso, j'ai jamais compris le délire de la machine à café. Le calme et l'espace, VieuxBits, t'as raison, c'est pas juste des mots. J'ai des potes qui ont déménagé dans le Gers, ils ont acheté une vieille ferme pour le prix d'un studio à Paris. Ils bossent à distance pour des boîtes parisiennes, ils ont la fibre, un jardin, ils font pousser leurs légumes... Ils reviennent à Paris une fois par mois pour voir leurs familles et faire le plein de culture. Ils disent qu'ils ont jamais été aussi heureux. Après, l'accès aux soins, c'est un autre débat. C'est vrai qu'il y a des déserts médicaux. Mais est-ce que c'est vraiment pire qu'attendre 3h aux urgences à l'hôpital public le plus proche ? Je me pose la question. Sans compter le stress des grandes villes, la pollution, le bruit... Tout ça, ça joue aussi sur la santé. Faut pas idéaliser la campagne non plus, hein. Y'a des inconvénients, c'est sûr. Mais je pense qu'avec le télétravail, on a une vraie opportunité de repenser notre façon de vivre et de répartir la population sur le territoire. Faut pas avoir peur de sortir des sentiers battus. Perso, j'y pense de plus en plus. Un atelier de menuiserie au calme, loin du bruit de la ville, ça me tente pas mal…
NegusMaker, l'histoire de tes potes dans le Gers, c'est exactement le genre de truc qui fait réfléchir. L'atelier de menuiserie, je comprends tout à fait. Après, faut voir si on est tous capables de se réinventer comme ça. C'est un sacré changement de vie quand même.
Columbo60, c'est clair que tout le monde n'est pas taillé pour ça. Faut une certaine dose d'autonomie et d'envie de se bouger, c'est sûr. Mais je pense qu'il y a un truc à creuser avec le télétravail, même si on ne part pas direct dans le Gers ! Je me demandais, en fait, si on avait des chiffres sur le pourcentage de gens qui pourraient potentiellement être concernés par un déménagement lié au télétravail. Parce que, si on regarde les données de l'INSEE, y'a environ 30% des emplois qui sont télétravaillables en France. Après, combien sont *vraiment* intéressés ? Ça, c'est la grande question. Et sur ces 30%, combien sont prêts à franchir le pas de quitter une grande ville ? Je me dis que, peut-être, au lieu d'un exode massif, on pourrait voir une sorte de "migrationdouce", des gens qui s'éloignent un peu, mais pas trop. Genre, quitter Paris pour une ville à 1h30 en train, par exemple. Ça permet de garder un pied dans la vie urbaine tout en profitant d'un cadre de vie plus agréable et d'immobilier moins cher. D'ailleurs, j'ai vu passer des études qui montrent que les villes moyennes, celles entre 20 000 et 100 000 habitants, sont celles qui attirent le plus de nouveaux habitants depuis la pandémie. Un truc comme 2,5% d'augmentation en moyenne, c'est pas rien. Et puis, faut aussi prendre en compte que tout le monde n'a pas les mêmes priorités. Pour certains, c'est la carrière qui prime, et dans ce cas, rester près des centres de décision reste important. Pour d'autres, c'est la qualité de vie, la famille, etc. Et là, le télétravail peut vraiment être un game changer. Ce qui serait top, ce serait d'avoir des données plus précises sur les motivations des gens qui déménagent grâce au télétravail. Est-ce que c'est vraiment le calme et l'espace qui les attirent, ou est-ce que c'est surtout le prix de l'immobilier qui les pousse à partir ? Je pense que la réponse est un peu des deux, mais il serait intéressant de quantifier tout ça. Ça permettrait d'anticiper les besoins en termes d'infrastructures, de services, etc., dans les zones qui accueillent ces nouveaux télétravailleurs. Parce que, si tout le monde se retrouve à la campagne sans médecin ni école, ça va vite devenir compliqué.
VanguardZero72 soulève un point pertinent : la "migrationdouce". Perso, je crois plus à cette option qu'à un exode massif. Les villes moyennes ont clairement la cote, c'est indéniable. D'ailleurs, en parlant de ça, vous avez vu les prix de l'immobilier à Rennes ces derniers temps ? C'est devenu presque aussi cher qu'à Paris dans certains quartiers ! Bref... Pour en revenir au sujet, je pense que les chiffres de l'INSEE sont un bon point de départ, mais il faudrait affiner l'analyse. Regarder par secteur d'activité, par âge, etc. Car les motivations et les freins ne sont pas les mêmes pour un jeune cadre dynamique que pour un senior en reconversion. Faut segmenter, quoi.
CritiqMaster a raison, faut affiner. Les 30% de télétravaillables, c'est un chiffre brut qui dit pas grand-chose au final. Si on prend le secteur de la construction durable, par exemple (mon domaine, quoi), le pourcentage chute direct. Y'a une étude de l'ADEME qui disait que seulement 15% des emplois du bâtiment sont compatibles avec un télétravail complet. Forcément, faut être sur le chantier, les mains dans le béton (même si c'est du béton bas carbone maintenant !). Donc, l'impact du télétravail sur la répartition de la population sera forcément moindre dans ce secteur. Et puis, l'âge, c'est un facteur déterminant, comme tu dis. Les jeunes cadres, ils sont souvent plus mobiles, moins attachés à un lieu en particulier. Ils sont prêts à bouger pour une opportunité de carrière, même si ça implique de s'installer dans une ville moyenne. D'ailleurs, une enquête de l'APEC a montré que 60% des jeunes diplômés sont prêts à accepter un emploi dans une ville de moins de 100 000 habitants si les conditions de travail et le salaire sont intéressants. C'est pas négligeable. Les seniors, c'est une autre paire de manches. Souvent, ils ont des attaches familiales plus fortes, une maison qu'ils ne veulent pas quitter, etc. Mais, avec la crise du logement et la flambée des prix de l'immobilier, certains sont contraints de s'éloigner des grandes villes pour trouver un logement abordable. Dans ce cas, le télétravail peut être une solution pour continuer à travailler tout en vivant dans un endroit moins cher. Mais, c'est souvent une décision contrainte, pas un choix de vie. Donc, pour résumer (enfin, pas résumer, plutôt synthétiser, soyons précis !), je pense que le télétravail va surtout profiter aux villes moyennes, celles qui offrent un bon compromis entre qualité de vie et opportunités professionnelles. Les grandes villes vont peut-être perdre un peu de population, mais pas de manière significative. Et les zones rurales, elles, vont rester des zones rurales, avec leurs avantages et leurs inconvénients. Faut pas rêver, le Gers, c'est pas pour tout le monde !
Lefèvre a raison de souligner l'importance de l'âge. C'est un facteur clé. D'ailleurs, on en parlait l'autre jour avec des collègues, y'a un biais générationnel assez fort sur le rapport au travail en général. Mais bon, c'est un autre sujet... Pour revenir à l'immobilier, je pense que les prix vont continuer à flamber dans les villes moyennes, c'est inévitable. Faut investir maintenant si vous voulez choper un truc correct. 💰
Pour faire suite à nos échanges, j'ai creusé un peu les chiffres de l'INSEE et j'ai également contacté quelques agences immobilières dans des villes moyennes. Il semble que la tendance se confirme : une augmentation de la demande dans ces zones, mais pas de quoi parler d'exode massif pour le moment. La "migrationdouce" semble bien être le scénario le plus probable. J'imagine qu'on aura une vision plus claire dans quelques années.
Imhotep80, quand tu dis "dansquelquesannées", tu penses à combien de temps, à peu près ? Genre, on parle de 3-5 ans, ou plutôt 10-15 ans pour avoir un vrai recul ? Parce que les tendances, ça va, ça vient... Faut voir si ça se confirme sur le long terme, quoi. 😉
Lefèvre, bonne question ! Disons que d'ici 3 à 5 ans, on devrait avoir une idée plus précise de la stabilisation (ou non) de cette "migrationdouce". Les chiffres de l'INSEE mettent du temps à être consolidés et analysés finement, et il faut laisser le temps aux tendances de se confirmer. En 10-15 ans, on aura sans doute une vision encore plus claire, mais d'ici là, beaucoup de choses peuvent changer (politiques publiques, conjoncture économique, etc.). Donc, je pense qu'un horizon de 3-5 ans est un bon compromis pour évaluer l'impact réel du télétravail sur la répartition de la population. Après, c'est juste mon avis, hein. 🙂
Merci Imhotep80 pour ces précisions et pour l'enquête supplémentaire. Très instructif !
C'est clair, Lefèvre, on est d'accord. Surveillons ça de près alors !
Surveiller ça de près, oui, mais en gardant un œil critique. 😉 Trop facile de se laisser emporter par les discours ambiants. Faut décortiquer les chiffres, les études... et surtout, voir comment ça se passe concrètement sur le terrain. 🤔
Si je devais récapituler rapidement nos échanges, il ressort principalement l'idée d'une "migrationdouce" favorisant les villes moyennes, plutôt qu'un exode massif des grandes villes vers les zones rurales. On a aussi souligné l'importance de considérer les données par secteur d'activité et par tranche d'âge, car les motivations et les contraintes varient. Enfin, il semble qu'un horizon de 3 à 5 ans soit un délai raisonnable pour évaluer plus précisément l'impact du télétravail sur la répartition de la population.
Pour compléter ce récapitulatif, Imhotep80, peut-être qu'une piste intéressante serait de regarder les politiques incitatives mises en place par certaines régions ou départements pour attirer les télétravailleurs. Certaines offrent des aides financières pour l'installation, d'autres mettent en place des espaces de coworking à la campagne, etc. Voir si ces initiatives ont un impact significatif sur les flux migratoires pourrait éclairer le débat.
Excellente idée, ZénithBleu95 ! Les incitations financières, c'est souvent ce qui fait pencher la balance, même si on aime bien se dire que c'est la qualité de vie qui prime... 😉 Et en parlant d'espaces de coworking, faudrait voir si ces espaces sont vraiment utilisés par les néo-ruraux. Parce que si c'est pour y croiser que des indépendants locaux qui bossent sur leur site web, c'est pas forcément le "liensocial" tant recherché. Faut que ça devienne de vrais lieux d'échanges, avec des animations, des évènements... Un peu comme les tiers-lieux en ville, quoi. En tout cas, c'est une piste à suivre, c'est sûr !
Lefèvre, concernant les espaces de coworking, je suis assez d'accord. C'est pas juste une question de mettre des bureaux à disposition. Faut une vraie communauté, un truc qui se crée. Sinon, c'est juste un bureau déporté, quoi.